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J'ai peint cette série de larges peintures à l'huile sur toile au début des années 1990, inspirée par une collection de photographies retrouvées dans les archives de ma famille en Australie.

L'auteur de ces photos est Paul Foelsche, un photographe et inspecteur de police allemand qui voyagea à travers l'Australie méridionale entre 1865 et 1880 dans le but de recenser les membres de tribus aborigènes qu'on envoyait alors dans des missions, et d'en tirer le portrait . Cette collection photographique entra en la possession de mon arrière-grand-père, Frederick Simeon Carus Driffield (né en 1825), un contemporain de Foelsche installé à Adélaïde et qui le côtoya sans doute durant cette période.

Ces photos m'ont émue et longtemps hantée; elles ont fait germer en moi l'envie de travailler autour du thème du déplacement forcé. J'ai ainsi obtenu la permission de l'Institute of Aboriginal and Torres Strait Islanders Studies (Canberra, Australie) d'utiliser ces portraits photographiques comme base pour mes tableaux.

Ces œuvres évoquent l'expérience d'être traité comme inférieur, d'être un témoin invisible, soumis à l'injustice institutionnelle et au déracinement. Dans l'Australie du XIXème siècle, de nombreuses tribus aborigènes étaient régulièrement raflées et envoyées contre leur gré dans des missions dites "civilisatrices". L'image de l'alligator à l'arrière-plan du diptyque "Sees all and is not seen" ("Voit tout sans être vu") comporte une valeur symbolique :  lorsqu'en danger, l'alligator continue d'observer son prédateur tout en étant caché sous la surface de l'eau.

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